Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/33

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Sous cet azur tu ne ressembles
Plus à toi seul, mais à mes vœux,
À ce grand cœur aventureux,
Aux voyages qu’on fait ensemble,

Aux villes où l’on est soudain
Rapprochés par le romanesque,
Où la tristesse et l’ennui presque
Exaltent le suave instinct.

— J’imagine que la musique,
La chaleur, la soif, les dangers,
Rendraient le plaisir frénétique
Dans la maison des étrangers !

Il ne serait pas nécessaire
Que tu comprisses ces besoins,
Tu pourrais languir et te taire,
Dans l’amour l’un seul a des soins.

Mais si je ne dois te connaître
Que dans un indolent séjour,
Loin des palais où les fenêtres
Montrent les palmiers dans les cours,