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Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/41

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XXIX


L’automne a lentement mouillé les paysages ;
Son humide tristesse en mon cœur s’insinue.
La nature, pourtant, ne peut me sembler nue,
Puisque en elle, au lointain, respire ton visage.

Je reproche à mes yeux de se sentir déçus
Par la légère pluie enserrant l’univers.
Mais l’été fut plaintif. Bientôt voici l’hiver.
Et je me sens mourir, car je n’ai pas reçu
Les seuls dons que mon cœur hanté se représente :
Mon épaule meurtrie, et ta tête pesante…