Page:Nodier - Dissertations philologiques et bibliographiques.djvu/174

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parler la langue du pays en connoissance de cause ; c’est la charte littéraire, la bible grammaticale de la nation.

Ajouterai-je que je n’éprouve heureusement aucun embarras à lui payer ce tribut désintéressé ? Arrivé trop tard au sein de l’Académie pour prendre part à ses importants travaux, je n’ai aucune part à réclamer dans ses succès et dans sa gloire. Si quelque rayon jaillit encore, après deux cents ans de cette noble institution qui en a vu passer tant d’autres, jamais le moindre de ses reflets ne s’étendra jusqu’à moi.

J’emploierai un troisième et dernier article à examiner quelques-unes des piquantes satires auxquelles la première édition du Dictionnaire de l’Académie-Françoise a donné lieu, et je me suis flatté que les personnes qui daignent me lire pourroient y trouver un double motif d’intérêt : le premier, c’est que ces critiques, souvent trop malicieuses et trop amères, ont cependant plus ou moins contribué à l’éclaircissement de la langue et à l’amélioration du Dictionnaire ; le second, c’est que les ouvrages qui les contiennent sont entrés depuis quelque temps dans la catégorie de ces livrets rares, que les bibliomanes recherchent avec empressement, et qu’ils ne sauroient trop rechercher, quand ils renferment comme ceux-ci des documents précieux pour l’histoire du langage et de la littérature.

Ch. Nodier.