Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/108

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sur son visage entre les fils d’or qui pâlissoient auprès d’eux, et l’haleine de son doux sommeil, errant sur les cordes harmonieuses, en tiroit encore je ne sais quel son voluptueux qui venoit mourir à mon oreille. Cependant les fantômes n’étoient pas partis ; ils dansoient toujours dans les ombres des colonnes et dans la fumée des flambeaux. Impatient de ce prestige imposteur de l’ivresse, je ramenai sur ma tête les frais rameaux du lierre préservateur, et je fermai avec force mes yeux tourmentés par les illusions de la lumière. J’entendis alors une étrange rumeur, où je distinguois des voix tour-à-tour graves et menaçantes, ou