Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cruels du ceste et du pugilat ; et mes mains redoutables, mes mains exercées à soulever un ceste de fer qui donne la mort, mollissoient sur la poitrine désarmée du nain fantastique, comme l’éponge battue par la tempête au pied d’un vieux rocher que la mer attaque sans l’ébranler depuis le commencement des siècles. Ainsi s’évanouit sans laisser de traces, avant même d’effleurer l’obstacle dont le rapproche un souffle jaloux, ce globe aux mille couleurs, jouet éblouissant et fugitif des enfans.

La cicatrice de Polémon versoit du sang, et Méroé, ivre de volupté, élevoit au-dessus du groupe avide de ses