Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/34

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rent bouillonnant et avide de morts quelque pont rapide, étroit, glissant, qui ne promet pas d’issue ; s’il me lance à l’extrémité d’une planche élastique, tremblante, qui domine sur des précipices que l’œil même craint de sonder… Paisible, je frappe le sol obéissant d’un pied accoutumé à lui commander. Il cède, il répond, je pars, et content de quitter les hommes, je vois fuir, sous mon essor facile, les rivières bleues des continents, les sombres déserts de la mer, le toit varié des forêts que bigarent le vert naissant du printemps, la pourpre et l’or de l’automne, le bronze mat et le violet terne des feuilles crispées de