Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/51

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c’est celui de la nymphe attentive qui répand sur tes membres appesantis par la fatigue les trésors de son urne de cristal, en y mêlant des parfums jusqu’ici inconnus à Larisse, un ambre limpide que j’ai recueilli sur le bord des mers qui baignent le berceau du soleil ; le suc d’une fleur mille fois plus suave que la rose qui ne croît que dans les épais ombrages de la brune Corcyre[1] ; les pleurs d’un arbuste aimé d’Apollon et de son fils, et qui

  1. Je crois qu’il n’est pas question ici de l’ancienne Corcyre, mais de l’île de Curzola, que les Grecs appeloient Corcyre-la-Brune, à cause de l’aspect que lui donnoient au loin les vastes forêts dont elle étoit couverte. (Note du traducteur.)