Page:Nodier - Smarra ou les démons de la nuit, 1822.djvu/82

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flammes des trépieds se dressoient comme des langues de couleuvres ; et les ombres étaient contentes. « Venez, venez, crioit Méroé, il faut que les démons de la nuit s’apaisent et que les morts se réjouissent. Apportez-moi de la verveine en fleurs, de la sauge cueillie à minuit, et du trèfle à quatre feuilles ; donnez des moissons de jolis bouquets à Saga et aux démons de la nuit. » Puis tournant un œil étonné sur l’aspic d’or dont les replis s’arrondissoient autour de son bras nu ; sur le bracelet précieux, ouvrage du plus habile artiste de Thessalie qui n’y avoit épargné ni le choix des métaux, ni la perfection du