Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus longtemps que les autres femmes : mais pourquoi te lier à un cadavre ? Je te fais de la peine ! reprit-elle. Oh ! je connais bien mon Adolphe, et je ne renoncerais pas à lui sur la terre si je ne savais où le retrouver ! Mais je le retrouverai un jour pour ne m’en séparer jamais. Tu aurais beau faire, continua-t-elle en passant ses doigts dans mes cheveux, tu pourrais vivre et aimer, c’est dans l’ordre ; mais ton éternité m’appartient tout entière. J’aurai alors, et pour toujours, ma beauté, ma jeunesse, mes yeux.

En disant cela, elle couvrit de sa main la place où ils n’étaient plus.