Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/217

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Thérèse, ma bien-aimée, criait la grand’mère, je ne te verrai donc plus jamais, jamais !…

Et sa voix s’étouffait dans les sanglots.

— Pourquoi jamais ? disais-je dans mon cœur. Ah ! moi, je te verrai bientôt, bientôt, je te verrai toujours, toujours !… et cette conviction me rendait je ne sais quelle force, parce que toutes mes facultés étaient absorbées en elle. Mes sens m’y confirmaient eux-mêmes tout enveloppés qu’ils étaient encore des ténèbres de la vie. Je suivais des yeux un fantôme brillant qui m’appelait à sa suite. J’entendais retentir une voix forte qui me répétait : Bientôt, bientôt, toujours,