Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/26

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ment à ce qu’on appelait les aristocrates, c’était dans sa maison que nous avions couché, mon père et moi, la nuit qui précéda notre émigration. J’employai à ce voyage tout ce qui me restait de forces. J’arrivai à la nuit obscure ; je gagnai avec précipitation le cabinet de madame T…, et je me jetai, ou plutôt je tombai à ses pieds, car je ne pouvais plus me soutenir.

— Au nom de la charité, lui dis-je, un peu de vin pour se remettre, un peu de paille pour se reposer, à votre pauvre petit Adolphe ! Je meurs s’il faut que je passe encore cette nuit dans la neige !

Elle m’embrassa et pleura ; et comme ses larmes l’em-