Page:Nodier - Thérèse Aubert, 1896.djvu/64

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mandait si c’était là tout ce qui lui était donné, et il palpitait d’une impatience indéfinissable qui était pleine de soucis et de charmes.

Ma gorge se serrait, mes paupières se mouillaient de larmes, je ne sais quel murmure bruissait à mes oreilles, quelle clarté mobile et décevante éblouissait mes yeux. Depuis plus d’un an, j’avais vécu au milieu des distractions de la guerre, occupé de soins continuels, entouré de périls toujours renaissants. J’attribuai l’état singulier où je me trouvais à l’effet de la solitude, mais je comprenais mal qu’elle pût produire ainsi dans mon imagination et dans mes organes des désordres qui