Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/18

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enfant, car tu as du chemin, mon mignon, et beaucoup de chemin à faire aujourd'hui. − Voilà qui est bien, dit Trésor des Fèves en la regardant d'un air étonné ; mais où donc m'envoyez-vous ? »

La vieille s'assit sur une escabelle qui était là, et les deux mains sur ses genoux : « Dans le monde, répondit−elle en riant, dans le monde, mon petit trésor ! tu n'as jamais vu que nous, et deux ou trois méchants regrattiers auxquels tu vends tes fèves pour fournir aux dépenses de la maisonnée, digne garçon que tu es ; et comme tu dois être un jour un grand monsieur, si le prix des fèves se soutient, il est bon, mon mignon, que tu fasses des connaissances dans la belle société. Il faut te dire qu'il y a une grande ville, à trois quarts de lieue d'ici, où l'on rencontre à chaque pas des seigneurs en habit d'or, et des dames en robe d'argent, avec des bouquets de roses tout autour. Ta jolie petite mine si