Page:Nodier - Trésor-des-Fèves et Fleur-des-Pois, 1894.djvu/31

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− Puissance divine qui m'avez donné la robe des loups, dit-il en sanglotant, vous savez si j'en ai jamais senti dans mon cœur les mauvaises inclinations ! Vous êtes maître cependant, monseigneur, ajouta−t−il avec abandon, la tête respectueusement penchée vers Trésor des Fèves, de disposer de ma triste vie, que je remets à votre merci, sans crainte et sans remords. Je périrai content de vos mains, s'il vous convient de m'immoler en expiation des crimes trop avérés de ma race ; car je vous ai toujours aimé tendrement, et parfaitement honoré, depuis le temps où je prenais un innocent plaisir à vous caresser au berceau, quand madame votre mère n'y était pas. Vous étiez dès lors de si bonne mine, et si imposante, qu'on aurait deviné, rien qu'à vous voir, que vous deviendriez un prince puissant et magnanime comme vous êtes. Je vous prie seulement de croire, avant de me condamner, que je n'ai pas trempé mes pattes