Page:Noel - Le Rabelais de poche, 1860.djvu/93

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vous voulez vous mettre dans ce plateau de balance, je mettrai mon mouton dans l’autre, et je gage un cent d’huîtres qu’il vous emportera haut et vite.

PANURGE

Patience ! mais vous feriez beaucoup pour moi et pour votre postérité si vous me le vouliez vendre.

LE MARCHAND

Notre ami, de la toison de ces moutons seront faits les fins draps de Rouen ; de leur peau seront faits de beaux maroquins de Turquie ou d’Espagne, pour le moins ; de leurs boyaux on fera cordes de violons et de harpes, que l’on vendra aussi cher que celles de Munican.

PANURGE

Vendez-m’en un.

LE MARCHAND

Mon ami, leur viande n’est que pour rois et