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NOTIONS
DE
GRAMMAIRE FRANÇAISE.

Nous ne parlons que pour faire connaître au autres ce que nous éprouvons et pensons. Supposons que mes regarda se portent vers le ciel : une admiration subite s’empare de tous mes sens,la beauté du firmament étonne ma vue, et je m’écrie : le ciel est magnifique. Chacun de ces mots peint les sensations qui m’affectent ; tous concourent à présenter le tableau de ma pensée, et donnent à ceux qui m’écoulent la connaissance de l’objet qui occupe mon esprit, et du jugement que j’en porte.

L’énonciation d’un jugement se nomme proposition.

Toute proposition se compose de trois termes : le sujet,le verbe, et l’attribut.

Le sujet est l’objet de mon jugement ; c’est la chose à juger.

L’attribut peint la chose jugée ; il exprime la manière d’être du sujet.

Le verbe marque la convenance de l’attribut avec le sujet ; il sert à lier l’un à l’autre.

Ainsi dans cette proposition : le ciel est magnifique ; le ciel est le sujet ; est le vorbe, et magnifique l’attribut.

Les mots qui entrent dans une proposition pour exprimer le sujet, le verbe. l’attribut. et les diverses circonstances qui peuvent s’y rapporter, sont de neuf espèces différentes ; savoir: le substantif, le pronom,l’adjectif, le verbe,le participe,l’adverbe, la préposition, la conjonction et l’interjection.

DU SUBSTANTIF.

Le substantif ou nom est un mol qui, sans avoir besoin d’nncun autre mot, snbsisle par lai-même dans Je discours, el sirnilie un être ou un objet, soitréellemenl,comme homme, }emme, clzeval, maison, soit seulement dans noire ima~;ination, comme bonté, ardeur, reromurissance.

Parmi les substantifs, il y en a qui ne sont propres qu’l un seul être ou à un seul objet: tels sont Alexandre, Charles, Paris; on les nomme, pour celle ra isou, subslantirs propre.• .

D’autres aont communs à tous les individus de la même espèce; teh sont lion, livre, lll’bre ; on les appelle à cause de cela substantifs communs.

Enfin il! en a qui, quoique au sinr,uliel’, expriment la réunion, la collection de plusieurs ~Ires ou de plusieurs oLjelsde la. mème espèce comme mullilude, tokllill!,nomhre, etc., d’oi& Ils prennent le nom de substanhfs colfectif.f.

Les substantifs ont deu.t propriétés: le r,cnre elle nombre.

Le genre est la propriéfti qu’ontles substantifs de représenter la distinction des sexes; delà tleux genres: le masculin, qui re11résen1e toul ce qui est mâle, elle féminin qui rep1·éseulo toul ce qui est femelle. Pour ma "Ioer celle différence, on a souvent donné aux substantifs det terminaisons différentes suivant la différence des sexes,telles que lion, lioune, chien, chienne. Quelquefois 101si on n’a donné aux substaulifs qu’une seule terminaison pour représenter lons les individus d’une même espèce, taol mâles que femelles, tels sont los sabstantilit’orbenu, écureuil,pcrroquet. A l’égard des subslautil’s qni représentent des êtres aans leJe, c’est-à .-dire inanimés, ils devraient ètre sans r,enre. ou ce qui est la même chose, être d’ua ;enre négatif ou neuh·c;cepeudanl on leur a 3onnéleGenremascalin elle genre. féminin. quelquefois par anaiO(ie, el le plus souvent sans qu’ils aient aucun npport.avec l’an ou l’autre sf!lll; e est ainsi que centime, épiderme .li"n’ • .sabre. etc. ont été m11 &Il 1ombre des substantif.~ mascalins, et tfptrç, (wrc. ouïe au rang des subslaDtifs réminins.

Le nomhrc est la propriété qu’ont les sub’stantifs Ile rPin’ésenler l’unité ou la pluralitll; delà dux nombres: Je singulier, quand il ne s’agil qu" dun seul objal, el le plu!•iel, lur.~ ~uïl s’agil de deux 011 de rlasieurs objets. Ainsi un llomme est du numb•·e 5iugnlHJI cl dit hommes liu no~re ptnrie •