été enlevée par Paris, s’agenouille à Sparte dans le temple de Vénus, et, enivrée de la magnificence de son propre corps, supplie avec ferveur la déesse de la donner en présent à un homme altéré d’amour, d’où il vienne et quel qu’il soit. Remarquons simplement en passant la sottise de cette idée. La première strophe s’exprime ainsi :
Heavenborn Helen, Spartas queen,
(O Troy town !)
Had two breasts of heavenly sheen,
The sun and the moon of the hearls desire :
AU loves lordship lay between.
(0 Troy’s down,
Tall Troy’s on fire !)
Helen knelt at Venus shrine
(O Troy town !)
Saying : « A little gift is mine,
A little gift for a hearts désire.
Hear me speak and make me a sign ».
(0 Troy’s down,
Tall Troy’s on fire ![1]
Et ainsi revient constamment à travers quatorze strophes, après le premier vers : « ville de Troie ! » dans le troisième vers, cette fin : « désir du cœur », et après le quatrième vers, ceci : « Oh ! Troie est à terre, la sublime Troie est en feu ! » Ce que veut Rossetti est facile à voir. Chez lui se renouvelle le procédé de pensée que nous avons constaté dans le tableau de Holman Hunt, l'Ombre
- ↑ Poems, p. 16. Traduction en français : « Hélène fille du ciel,
reine de Sparte — ô ville de Troie ! — avait deux seins d’une
splendeur céleste, soleil et lune du désir du cœur ; toute la magnificence
de l’amour résidait entre eux. — Oh ! Troie est à terre,
la sublime Troie est en feu ! — Hélène s’agenouilla devant l’autel
de Vénus — ô ville de Troie ! — et dit : Un petit don est mien,
un petit don pour un désir du cœur. Entends-moi parler et fais moi
un signe ! » — Oh ! Troie est à terre, la sublime Troie est en
feu ! »