Nous avons vu, dans un chapitre précédent, que tout le mouvement mystique de l’époque a sa racine dans le romantisme, c’est-à-dire qu’il part originairement de l’Allemagne. Le romantisme allemand se transforma, en Angleterre, en préraphaélisme ; celui-ci engendra en France, avec ce qui lui restait de force fécondante, les produits difformes du symbolisme et du néo-catholicisme, et ce couple de frères siamois contracta avec le tolstoïsme un mariage de banquistes à la façon de ceux qui ont lieu entre un estropié de place publique et un prodige de baraque de foire. Tandis que les descendants de l’émigré, — qui, à son exode de la patrie allemande, portait déjà en lui tous les germes des extumescences et des déformations ultérieures, — changés jusqu’à en être devenus méconnaissables, grandissaient dans les différents pays et se préparaient à regagner l’antique patrie pour essayer de renouer leurs rapports de famille avec les parents
Page:Nordau - Dégénérescence, tome 1.djvu/320
Apparence