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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

science, on ne construit rien sur la négation pure.

Pour créer il faut affirmer.

La théorie de la Relativité a obtenu des victoires éclatantes que la sanction impérieuse des faits a couronnées. Nous en avons donné, dans les chapitres précédents, les exemples les plus étonnants. Mais dire de cette théorie qu’elle est vraie parce qu’elle a prédit des phénomènes vérifiés ensuite, ce serait la juger d’un point de vue trop étroitement pragmatiste. Ce serait aussi — et il y a là un danger — barrer la route à des élans de la pensée vers d’autres chemins où il y aura encore des fleurs à cueillir. Gardons-nous-en bien.

Il importe donc en dépit et à cause même de ses succès, de diriger sur les bases de la doctrine nouvelle le faisceau lumineux de la critique. César montant au Capitole devait entendre auprès de son char les soldats plaisanter ses travers et rabattre sa superbe. La théorie de la Relativité, si magnifiquement qu’elle avance sur la voie triomphale, doit elle aussi connaître qu’elle a des limites et peut-être des faiblesses.

Avant de la fouiller pourtant, avant d’y projeter une lumière crue, une remarque s’impose.

Quelles que soient les incertitudes des théories physiques, quelle que soit l’imperfection éternelle et fatale de la science, une chose doit être ici affirmée : Les vérités