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EINSTEIN ET L’UNIVERS.

rait une certaine position et une certaine vitesse.

Le relativiste : Pour moi, au contraire, si un tel point matériel existait, il serait absurde et impossible de parler de sa position et de son mouvement. Ce point n’aurait ni position, ni mouvement, ni immobilité. Ces choses ne peuvent exister que par rapport à d’autres points matériels.

Le newtonien : Tel n’est pas mon avis.

Le spectateur impartial : Pour savoir qui a raison il faudrait faire une expérience sur un point matériel soustrait à l’action du reste de l’Univers. Pouvez-vous, messieurs, faire cette expérience ?

Le newtonien et le relativiste (ensemble) : Non, hélas !

Le métaphysicien (survenant comme le troisième larron de la fable) : Pour lors, messieurs, je vous engage à retourner à vos télescopes, à vos laboratoires et à vos tables de logarithmes. Le reste me regarde.

Le newtonien et le relativiste (ensemble) : En ce cas nous sommes bien sûrs de ne jamais rien apprendre de plus là-dessus que ce que nous savons et croyons déjà.

Au demeurant, on ne saurait s’exagérer l’importance des clartés nouvelles projetées dans la question de la relativité par l’intervention de M. Paul Painlevé à l’Académie des Sciences. Le retentissement en sera immense et durable.