Page:Nordmann - Einstein et l’univers, 1921.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
LA SOLUTION D’EINSTEIN.

Faut-il admettre qu’autour de notre œil, autour des objets, il y a une sorte de champ de résistance qui impose à la lumière survenante une limite semblable ? Qui le sait ? D’ailleurs ces questions n’ont peut-être pas de sens pour un physicien. Celui-ci ne peut connaître et ne connaîtra le comportement de la lumière qu’à son départ de la source matérielle et à son arrivée à l’œil armé ou non d’instruments. Il ne peut savoir comment se comporte sa propagation dans l’espace intermédiaire dénué de matière.

Plus d’ailleurs nous approfondirons la nouvelle physique, plus nous constaterons qu’elle puise presque toute sa force dans son dédain systématique de ce qui n’est pas phénoménal, de ce qui n’est pas expérimentalement observable. C’est parce qu’elle est basée uniquement sur les faits (si contradictoires soient-ils) que notre démonstration du raccourcissement nécessaire des objets par leur vitesse relative à l’observateur, est forte.

Nous comprenons maintenant le sens profond de la contraction de Fitzgerald-Lorentz. Cette contraction apparente n’est nullement due au mouvement des objets par rapport à l’éther ; elle est essentiellement l’effet des mouvements des objets et des observateurs les uns par rapport aux autres, des mouvements relatifs, au sens de la vieille mécanique.