Page:Noriac, Gille - Pierrette et Jacquot.pdf/7

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ma réputation, et que je vais jusqu’à adopter des orphelins… pas des petits Chinois, par exemple… non, ceux-là, je les ai en horreur ! Il y a surtout par le monde une madame Patacha qui s’est acharnée à m’en fourrer un assortiment… Mais je me défends. (On frappe.) Entrez ! Joseph, ouvre donc ! Il n’est jamais là ! (il ouvre.)


Scène II

DURAND, MADAME PATACHA.
DURAND.

Madame veuve Patacha ! Ah ! je pensais à vous.

MADAME PATACHA, minaudant.

Vous pensiez à moi ! mais voilà qui est vraiment charmant. (à part.) S’il pouvait dire vrai, mon Dieu !

DURAND, la faisant asseoir et s’asseyant sur un canapé.

Mais on pense toujours à une jolie femme… même le dimanche !

MADAME PATACHA.

Vous dites cela… Comment, vous, si aimable, si galant, n’avez-vous jamais songé à vous marier… à fixer votre cour ?

DURAND.

Oh ! ça, c’est plus grave, parce que pour se marier, ma bonne madame Patacha, c’est comme pour faire un civet.

MADAME PATACHA.

Je ne comprends pas…

DURAND.

Il faut un lièvre pour le civet, il faut une femme pour se marier !

MADAME PATACHA.

Mais il n’en manque pas !