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xiij
aiol

(voy. les laisses 261e en é, 262e en an et 274e en er) ; en un mot l’on voit que cette partie de l’œuvre est moins ancienne que la précédente, et que les procédés de versification, la rime entre autres, qui se feront bientôt jour, apparaissent déjà, tandis qu’on ne pouvait même les soupçonner dans la première partie.

Les laisses similaires, répétées souvent jusqu’à trois fois, sont nombreuses dans notre poëme. La plupart, croyons-nous, doivent être attribuées à la double rédaction ; les autres se justifient d’elles-mêmes par l’intérêt qu’offre le passage. C’est à ces dernières que nous rattacherons l’épisode tout à fait heureux d’Aiol rendant à son père ses armes et Marchegai (v. 8278-97), absolument opposés en cela à Fauriel qui s’appuie sur ce passage pour soutenir sa théorie de la double rédaction[1].

Voici d’ailleurs les principaux couplets similaires de la chanson :

1° Adieux d’Élie et d’Avisse à Aiol (v. 180, 322 et 492) ;

2° Prière d’Aiol en quittant ses parents (v. 561 et 588) ;

3° Épisode du ribaud prenant Marchegai par la bride (v. 911 et 1021) ;

4° Prière d’Aiol à Sainte-Croix (v. 1899 et 1914) ;

5° Supplication de Lusiane pour empêcher Aiol de se rendre au tournoi d’Orléans (v. 2418 et 2450) ;

6° Altercation entre Aiol et Makaire (v. 4209 et 4235) ;

7° Prière d’Aiol quand il est saisi par un serpent (v. 6183 et 6218) ;

8° Reproches de Lusiane à Mirabel (v. 8031 et 8045) ;

  1. Origines de l’épopée chevaleresque (Revue des Deux-Mondes, VII, 566-8) ; cf. aussi l’Histoire de la poésie provençale, II, 292 ss.