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l’accomplissement de cette mission, il devint abbé de Lérins vers 670 ; mais bientôt victime d’une sédition de moines, il eut après mille aventures les yeux percés et la langue coupée, et subit le martyre probablement entre 675 et 681. Les deux vies nous apprennent aussi que le corps de S. Aioul fut transporté d’abord à Lérins, puis à Provins en Champagne, à la demande des moines de cette ville. Aujourd’hui encore il existe à Provins une église placée sous l’invocation de S. Aioul, abbé de Lérins ; le chef et quelques autres parties du corps du martyr y sont conservés[1].

Tel est le personnage que le trouvère voudrait identifier avec Aiol, le héros de notre poëme ; mais où que l’on cherche, soit dans l’ensemble, soit dans les détails, on ne trouve aucun rapport, quelque léger qu’il puisse être, entre le moine Aioul, fils de parents de pauvre condition, et le jeune chevalier Aiol, fils du comte Élie. Nulle analogie entre ces deux vies dont l’une se passe dans l’accom-

    pos. Elles ne sont pour nous que d’un médiocre intérêt. L’exposé en est donné dans les Acta (Sept., I, 733-6).

  1. Deux autres ouvrages dans les Acta traitent des reliques de S. Aioul et des miracles qu’elles ont opérés, ce sont : 1° Inventio reliquiarum S. Aigulphi, auctore anonymo, ex antiquis membranis Herovalii ; 2° Miracula, auctore anonymo, ex codice ms. D. Herovalii. Ajoutons qu’on trouve aussi des renseignements sur S. Aioul dans le Martyrologe parisien et dans le Martyrologe romain qui s’exprime ainsi : « Eodem die, natalis sanctorum martyrum Aigulphi, abbatis Lerinensis, et sociorum Monachorum qui, præcisis linguis oculisque effossis, gladio obtruncati sunt. » Le Martyrologe parisien nous dit : « ..... in Amatuna insula prope Sardiniam S. Aigulphi, abbatis Lerinensis, qui ob zelum disciplinæ regularis e monasterio ereptus, præcisa lingua et effossis oculis trucidatus est, cujus reliquiæ Provini in Bria in S. Medardi ecclesia, cui et nomen dedit, asservantur. » (Voy. AA. SS. Sept., I, 743 E.)