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Italie. — Après les Pays-Bas, c’est l’Italie qui nous fournit une seconde imitation de l’Aiol français :

Un érudit italien, M. Leone del Prete, a publié à Bologne, en 1863-4, un ouvrage dont voici le titre : Storia di Ajolfo del Barbicone, e di altri valorosi cavalieri compilata da Andrea di Jacopo di Barberino di Valdelsa[1]. Cet Ajolfo n’est autre qu’Aiol : même nom, mêmes aventures. L’imitation du poëme français est un fait certain, mais elle n’est réellement directe que pour le commencement. Voici en quelques mots le sujet de la compilation italienne :

Élie (Elia, duca d’Orlino) tombé en disgrâce auprès de Louis le Pieux, par suite des intrigues de Makaire de Lausanne de Mayence[2], son ennemi mortel, est forcé de se réfugier avec sa femme Elizia, fille de Charlemagne et sœur du roi de France, dans la forêt de Saint-Gille (San Gilio), située sur la frontière de l’Aragon, de l’Espagne et de la Provence. Là Elizia donne le jour à un fils qui porte le nom d’Ajolfo et à qui une circonstance particulière fait donner le surnom de del Barbicone[3]. Devenu grand,

  1. 2 vol. faisant partie de la Collezione di opere inedite o rare dei primi tre secoli della lingua pubblicata per cura della R. commissione pe’ testi di lingua nelle provincie dell’ Emilia. — Le titre donné par les anciens mss. était celui d’Elia duca d’Orlino e di Ajolfo del Barbicone, et à la suite venaient les noms de tous les personnages principaux du roman. M. del Prete l’a remplacé par celui que nous donnons.
  2. L’italien a ajouté le nom de Mayence à celui de Lausanne pour rattacher Makaire à la grande famille des traîtres italiens (cf. G. Paris, Romania II, 362).
  3. « E perchè Ajolfo non fosse conosciuto, gli avea fatto di pelli di montone una sopravesta all’ armi : le quali pelli avieno lunga la lana più d’una spanna : e pareva una fiera salvatica. E questo vestimento non avea maniche ; e perchè e’velli erano lunghi, che