Page:Normand - La Muse qui trotte, 1894.djvu/256

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Où, pour parler d’amour, il suffit que les yeux
Brillent, et que la main, sur le cœur appuyée,
Ait un frémissement d’hirondelle effrayée ;
Un pays fait de bleu, de rose et de lilas
Où chacun va, court, vient sans être jamais las ;
Où les troubles furtifs dont une âme s’agite
Se comprennent bien mieux et s’expriment plus vite,
Par le simple, le vrai, le noble mouvement
Qui jamais ne se trompe et qui jamais ne ment,
Le Geste, le grand geste éloquent et splendide
Qui ne peut — comme plus d’un discours — être vide,
Et qui, sur l’Univers ayant droit de cité,
Est le Verbe éternel de toute humanité !

Se parlant à lui-même, familièrement.
Ce que tu rêves là, mais c’est la pantomime,

Mon cher… Genre vieillot, démodé, qui ne rime
Avec rien…

Se répondant.
Avec rien…Il se peut !… Allons ! n’y pensons plus !…

Et pour vite chasser ces regrets superflus,