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Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/260

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Quand son caporal, — une forte tête,
Un fieffé blagueur, — s’adressant à lui :
— Eh ben, mon garçon… Faut voir qu’on s’apprête…
Paraît que ça va chauffer aujourd’hui !

As pas peur, surtout !… N’crains pas qu’on t’la casse
Ta superbe pipe… et ta gueule avec !…
Robert regarda l’homme bien en face :
« Tu vas voir un peu ! » dit-il d’un ton sec.

Et rapidement, en sporstman agile,
Rompu dès l’enfance aux jeux imprudents,
Hors de la tranchée, en haut, sur l’argile,
Il grimpe… et s’assied sa bouffarde aux dents.

Sitôt qu’il paraît, une fusillade
Éclate, terrible, et le vise en plein,
Et tremblant pour lui chaque camarade
Crie : « Allons ! descends ! Ne fais pas l’malin !