Page:Normand - Le Laurier sanglant, 1916.djvu/42

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Maisons, prés, bois, ruisseaux, tout reluit, tout s’éclaire ;
Le voile de la nuit s’écarte, déchiré :
Voici qu'un jour nouveau s’allonge sur la terre,

Provenant d’un astre ignoré.


Mais, au bout d'un instant, sans pâlir ni s’éteindre,
Cet ample rayon meurt aussi pur qu’il est né ;
Le ciel redevient noir, et la nuit semble étreindre

L’horizon tout illuminé…


Ainsi pour nous. Un jour on nous dit : « Délivrance !
Victoire ! » Mais bientôt, hélas ! il nous faut voir
Fondre sur ce rayon fugitif d’espérance

La sombre nuit du désespoir.