À l’ancre tout le temps, en face d’une ville,
Faisant toujours à bord quelque travail utile
Et ne s’aventurant jamais loin de la mer.
Les marins, voyez-vous, ça vous a toujours l’air
D’avoir vu l’univers entier dans leurs voyages :
Ils ne connaissent rien que des rades, des plages,
Des falaises, des rocs par la mer envahis,
Et c’est par les bords seuls qu’ils jugent d’un pays.
Allez ! c’est bientôt fait d’en avoir une idée
Et tout ça se ressemble, au fond…
Une bordée
Encore, et cette fois pour rentrer, car voici
La mer qui va baisser, le vent qui tombe aussi.
Avant d’être à Dinard, il nous faut plus d’une heure.
Pare à virer, garçon ! »
La barque tourne, effleure
Les flots où le soleil, lentement descendu,
Projette obliquement un sillon d’or fondu.
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