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Et le soir, au son du trombone,
Le pauvre bosquet poussiéreux,
Sous le gaz trouble, vaut pour eux
Tous les jardins de Babylone !
Leur vif esprit faubourien,
Plein du souvenir des féeries,
Se crée aux moindres rêveries
Un vrai royaume aérien ;
Un beau royaume fait d’albâtre,
D’émeraudes et de saphirs,
Où des figurants grands vizirs
Coudoient des reines de théâtre ;
Un royaume où les fruits nouveaux
Pendent aux arbres par centaines ;
Où les soldats — tous capitaines ! —
Défilent parmi les bravos ;