Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/163

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L’esprit frais, le cœur sur la main,
Nous aimions notre Vieux collège !

Heureux temps, plein d’illusions,
Où, tout naïfs, nous traduisions
L’harmonieuse bucolique,
L’apostrophe à Catilina…
Où nous ignorions les Nana
Et ne parlions pas politique !
Heureux temps, où des cheveux teints,
Enfants, nous méprisions le piège,
Et n’avions point d’autres lointains
Que les vieux murs du Vieux collège !

Heureux temps, où nous pensions peu
Soldats, aller un jour au feu
Défendre la France meurtrie ;
Où jamais nous n’aurions cru voir,
Aux sombres jours de désespoir,
Saigner le cœur de la Patrie…