Page:Normand - Paravents et Tréteaux, 1882.djvu/175

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Le fils se prend toujours où se prenait le père,
Et le temps confirma les bravos du parterre.
Ah ! c’est qu’il est bien nôtre et bien vraiment français
Cet esprit, descendu de l’aïeul Rabelais,
Par Voltaire aiguisé, dont ta main exercée
Comme d’un réseau d’or habille la pensée !
Esprit indépendant, léger, frondeur parfois,
Jetant leurs vérités aux peuples comme aux rois ;
Par crainte d’en pleurer, riant de toute chose,
Pour ne rien voir en noir, prenant la vie en rose,
Esprit qui malgré tout, conquêtes et combats,
Tient bien à notre sol, et ne s’arrache pas !

Sous ce brillant esprit dont ton œuvre est remplie,
Ô Maître, à plein courant tu fis passer la vie,
Et les types créés par ton art convaincu
Vivront à tout jamais, ayant toujours vécu.
Pour tromper d’un tyran la tendresse chagrine
Dès qu’elle le veut bien, toute femme est Rosine ;