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LES ALOÈS

Cannes.



Au gras pays normand, le long des côtes gaies
Où la mer vous sourit entre deux pommiers verts,
Qu’ils filent joliment, les frais sentiers couverts,
Parmi les blés dorés et les châtaigneraies !

Avec son ombre fine et les mouvantes raies
Que le soleil y trace en filtrant au travers,
Combien délicieuse, en ses aspects divers,
La clôture élégante et légère des haies !

Ici, formant bordure aux chemins secs et durs,
Les rudes aloès dressent comme des murs
Leurs enchevêtrements de foule hérissée ;

Et, sur le sol pelé s’élevant en vigueur,
Semblent de grands poignards en tôle vernissée
Qui viennent droit à vous pour vous piquer au cœur.