Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/29

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Comme un oiseau dans la mousse,
Au fond des draps parfumés
La belle dormeuse rousse
Goûte la volupté douce
Des demi-sommeils aimés.

Par la demeure sonore,
Des bruits montent, familiers :
Qu’il fait bon rêver encore
Tandis qu’un clair rayon dore
La blancheur des oreillers !

Puis on est, plus qu’une chatte,
Frileuse… oh ! frileuse !… on craint,
Hors de ce nid plein d’ouate,
Le terrible coup de patte
Du mistral qui vous étreint.

L’heure passe… le temps presse…
Un peu de courage… allons !
Honte, honte à la paresse !…
Et la voilà qui se dresse
D’un seul coup sur ses talons.

Oh ! quelle divine moire,
Quel brocart ou quel satin
Vont, depuis le cou d’ivoire,
Couler, en ondes de gloire,
Jusqu’au petit pied mutin !