Page:Normand - Soleils d’Hiver, 1897.djvu/95

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Le roseau meurtrier darde sa pointe mince
Dont le pêcheur a fait une terrible pince,
Droit vers l’oursin dormant son inerte sommeil,
Le saisit d’un seul coup, l’arrache à sa cachette,
Et sur le plancher sec de la barque le jette

Ruisselant et noir, au soleil.


Puis aux marchés, dans les étalages humides,
Les châtaignes de mer, en frêles pyramides,
Attirent le regard du passant inconnu,
Et parmi les blancheurs des nappes, sur les tables,
S’en vont bientôt mourir, humbles et lamentables,

Montrant leur pauvre cœur à nu.