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ganisation de l’Institut, comme membre de la classe des sciences physiques et mathématiques.

Quelques conversations avec des savans dignes de l’apprécier, quelques mémoires lus à la Société d’histoire naturelle de Paris, avaient suffi dans ces temps historiques, où l’orage de la révolution commençait à se calmer, où l’ordre social renaissait peu à peu, où presque tous les établissemens scientifiques étaient à créer, pour placer M. Cuvier dans une position digne de lui, la plus propre à montrer toute l’étendue, toute la puissance de son génie.

Aussi les premiers pas qu’il fit dans la carrière qu’il a tant illustrée, furent-ils des pas de géant.

Son discours d’ouverture du cours d’anatomie comparée annonce, de prime abord, le génie qui créera la science, qui en coordonnera les faits épars et les classera dans l’ordre le plus philosophique.

Après avoir parlé des sources où il puisera son enseignement, des travaux de ses prédécesseurs, voici comment il s’exprime sur l’état de l’anatomie comparée à cette mémorable époque : « La plupart de ces travaux, il est vrai, sont isolés, sans suite, sans vues comparatives. Peu de sujets ont été épuisés : l’un voulait éclaircir la structure de quelque partie du corps humain ; l’autre faire admirer quelque mécanisme curieux ; un troisième se bornait à chercher dans l’organisation interne des caractères distinctifs des espèces ; mais dans quelque vue que ces faits aient été recueillis, ils n’en sont pas moins précieux et utiles pour celui qui veut réduire toute la science en système. » Ainsi ce génie de vingt-six ans, dès son début dans la carrière, s’aperçoit que la science de l’anatomie