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génie de M. Cuvier, qu’il a pu nommer, auxquelles il a de nouveau assigné leur rang dans l’ensemble des êtres ; comme un autre Adam, devant les yeux duquel le Créateur se serait plu de nouveau à faire passer les œuvres de sa puissance[1]. Ces espèces détruites appartiennent à tous les ordres, excepté à celui des quadrumanes, dont aucune espèce n’a été découverte jusqu’ici à l’état fossile d’une manière incontestable.

Toutes les localités où l’on a trouvé leurs débris, tous les ouvrages où ils ont été décrits ou seulement indiqués, tous les cabinets où ils sont conservés, et dont M. Cuvier a visité lui-même une partie en Hollande, en Allemagne, en Angleterre et en Italie, y sont rapportés fidèlement avec une remarquable érudition.

Ainsi rien n’a été épargné, pas même le travail capable d’exercer la plus grande patience, pour rendre cet ouvrage le répertoire le plus complet de la science, telle du moins qu’elle avait été constituée par le grand homme, au moment où ce chef-d’œuvre parut.

L’observation exacte des terrains de différente nature, dans lesquels on rencontre les fossiles organiques, celle de la position relative de ces terrains, leur situation horizontale ou inclinée, leurs rapports avec les terrains dits primitifs, conduisit M. Cuvier à classer les fossiles organiques d’après les temps et la nature du milieu où ils avaient vécu, et à déterminer ceux d’une même époque et les révolutions correspondantes de la surface du globe qui les avaient enfouis.

Afin d’acquérir par lui-même l’expérience nécessaire


  1. Expressions de M. Cuvier dans son beau Discours sur les derniers progrès de l’histoire naturelle.