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dès-lors admis ces terrains d’origine si différente, que des observations postérieures ont retrouvés dans beaucoup d’autres localités.

Il est on ne peut pas plus intéressant de voir comment après cinq à six lustres de recherches non interrompues, de travaux pénibles, d’études approfondies et de méditations, M. Cuvier résume, dans son beau Discours sur les révolutions du globe, les faits qui les constatent, les grands phénomènes qui les rendent indubitables.[1]

« Je pense donc[2], y est-il dit, avec MM. Deluc et Dolomieu, que, s’il y a quelque chose de constaté en géologie, c’est que la surface de notre globe a été victime d’une grande et subite révolution, dont la date ne peut remonter beaucoup au-delà de cinq à six mille ans ; que cette révolution a enfoncé et fait disparaître les pays qu’habitaient auparavant les hommes et les espèces des animaux aujourd’hui les plus connus ; qu’elle a au contraire mis à sec le fond de la dernière eau, et en a formé les pays aujourd’hui habités… ; mais ces pays, que la dernière révolution a mis à sec, avaient déjà été habités auparavant, sinon par des hommes, du moins par des animaux terrestres ; par conséquent, une révolution précédente, au moins, les avait mis sous les eaux ; et, si l’on peut en juger par les différens ordres d’animaux dont on y trouve des dépouilles, ils avaient peut-être subi jusqu’à deux ou trois irruptions de la mer.

« Et ces irruptions, ces retraites répétées, n’ont pas


  1. Il l’a mis en tête de ses Recherches sur les ossemens fossiles. Une édition en a paru séparément en 1825.
  2. Page 282, édit. in-8.° de 1825.