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tituent les races ; il démontre enfin, par un examen scrupuleux des squelettes de momies, que les animaux qui vivaient en Égypte il y a deux à trois mille ans, comparés à ceux qui respirent de nos jours sur ce sol classique, n’ont éprouvé, pendant près de trente siècles, aucun changement important dans leurs formes ; qu’il n’y a pas même eu parmi les animaux sauvages une altération appréciable dans leur squelette, qui puisse caractériser seulement une race ou une variété.

« Il n’y a donc, dans les faits connus, rien qui puisse appuyer, le moins du monde, l’opinion que ces genres nouveaux que j’ai découverts[1] (je me sers de ses propres paroles) ou établis parmi les fossiles, non plus que ceux qui l’ont été par d’autres naturalistes, les paléothériums, les anoplothériums, les mégalonix, les mastodontes, les ptérodactyles, les ichtyosaures, etc., aient pu être les souches de quelques-uns des animaux d’au]ourd’hui, lesquels n’en différeraient que par l’influence du temps et du climat.

« Au reste, lorsque je soutiens, ajoute-t-il plus bas, que les bancs pierreux contiennent les os de plusieurs genres, et les couches meubles ceux de plusieurs espèces qui n’existent plus, je ne prétends pas qu’il ait fallu une création nouvelle pour produire les espèces aujourd’hui existantes ; je dis seulement qu’elles n’existaient pas dans les lieux où on les voit à présent, et qu’elles ont dû y venir d’ailleurs.[2]

Supposons, par exemple, qu’une grande irruption de la mer couvre d’un amas de sable ou d’autres


  1. Discours sur les révol. du globe, édit. in-8o, page 128.
  2. Idem, page 129.