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nature et distribuées conformément à leurs rapports, avec des observations sur leur anatomie et des recherches critiques sur leur nomenclature ancienne et moderne.[1]

Cet ouvrage doit comprendre les descriptions de plus de cinq mille espèces. Artédi, le premier auteur qui ait publié un système ichtyologique, n’en avait déterminé que trois cents espèces, et Linnœus, quatre cent soixante-dix-sept. Gmeiin, à la vérité, avait porté ce nombre dans son édition du Systema naturœ de Linnœus, qu’il acheva à Gœttingue au mois de Mars 1788, à huit cents espèces apparentes, je dis apparentes à cause des double-emplois qu’on y rencontre fréquemment, Bloch, à douze cents, et Lacépêde, à quinze cents, tout au plus. On voit d’abord combien, sous le rapport des espèces décrites, l’ouvrage entrepris par M. Cuvier, a fait faire de progrès à la science.

Les descriptions y sont prises sur la nature même. Une espèce de chacun des plus petits groupes, la plus intéressante ou la plus facile à se procurer, s’y trouve décrite dans le plus grand détail, toujours d’après un plan uniforme[2]. Ce premier tableau sert de point de comparaison aux caractéristiques plus simples et très-succinctes des autres espèces du même groupe.

Plus on aura l’occasion de lire ces descriptions et de les comparer à la nature, plus on sera émerveillé de leur clarté, de leur justesse, de leur scrupuleuse exactitude, de la patience qu’il a fallu pour peindre aussi bien tous ces détails dans un langage pur, simple,


  1. Titre du Prospectus.
  2. Page 22 du Prospectus.