Aller au contenu

Page:Notice sur les travaux scientifiques de M. P. Curie, 1902.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 17 —

simple se vérifie pour les corps solides et liquides, et aussi pour l’oxygène gazeux (fig. 7).

Les corps ferro-magnétiques se transforment quand on les chauffe au-dessus d’une certaine température (température de transformation magnétique). Ils deviennent faiblement magnétiques.

Fig. 8.

Intensité d’aimantation spécifique du fer à diverses températures pour divers champs magnétisants , depuis jusqu’à . À partir de 750° on a seulement représenté pour . À partir de 770°, décroît avec une telle rapidité que les courbes (2), (3), (4), (5) représentent respectivement multiplié par 10, 100, 1000, 5000.

J’ai étudié, pour divers champs magnétisants, la manière dont se fait cette transformation. Le coefficient d’aimantation éprouve une baisse considérable quand la température s’élève. Pour une température suffisamment élevée au-dessus du point de transformation, le coefficient d’aimantation devient indépendant du champ magnétisant et varie en raison inverse de la température absolue. Cette loi de variation qui caractérise les corps faiblement magnétiques constitue donc une loi limite pour les corps ferro-magnétiques aux températures élevées (fig8 et 9).

La loi de variation de l’intensité d’aimantation en fonction de la température absolue pour les corps faiblement magnétiques est la même que celle qui relie la densité d’un gaz parfait à la température absolue. Cette analogie se poursuit plus loin, et la loi de variation de l’intensité d’aimantation avec la température pour divers champs magnétisants, dans le voisinage de la température de transformation magnétique, est entièrement analogue à la façon dont varie la densité d’un fluide en fonction de la température pour diverses pressions dans le voisinage de la température critique.

Les lois que j’ai trouvées pour la variation des coefficients d’aimantation avec la température, pour les corps magnétiques et diamagnétiques, constituent des conditions bien nettes auxquelles devront satisfaire les théories par lesquelles on cherchera à expliquer ces phénomènes.