le mérite et les inconvéniens des réglemens de fabrication ; il indique comment la législation doit concilier les intérêts de la liberté et de la concurrence avec les garanties dues à la bonne foi ; il présente enfin des vues neuves et ingénieuses sur l’influence des consommateurs. Le jury institué pour les prix décennaux assigna, en 1810, à la Chimie appliquée aux Arts, un rang éminent ; il proclama en quelque sorte le jugement de l’Europe entière ; cet ouvrage a été traduit dans toutes les langues.
Les études et les vues de l’administrateur se reproduisent avec plus de développement dans un nouvel ouvrage que Chaptal publia en 1819 sous le titre de l’Industrie française, 2 volumes in-8o. ; elles en ont inspiré le développement et éclairci toutes les parties. Ici, Chaptal embrasse à la fois toutes les branches de l’industrie. L’auteur trace successivement le tableau de l’état où elles étaient en 1789, celui des progrès qu’elles ont obtenus en trente ans, celui de leur état présent. À l’exposition des faits succède celle des principes qui doivent présider à l’administration de l’industrie. Il fait la part de l’influence qui appartient à l’action du Gouvernement, et de celle qui résulte de la conduite du fabricant ; il examine les effets propres aux traités de commerce ; il discute le mérite des réglemens de fabrication ; il explique comment les institutions de Colbert ont été dénaturées par l’esprit exclusif des corporations ; il signale les résultats des jurandes, des maîtrises, du compagnonage, de l’apprentissage, tels que cet esprit les avait constitués ; mais, en rappelant tout ce qu’ont eu de funeste les mesures restrictives,