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la chaire de chimie qui venait d’être créée pour lui à Montpellier. C’est là qu’il commença les belles leçons qui furent ensuite imprimées sous le nom d’Élémens de chimie, et traduites dans toutes les langues. Pour la première fois, on admira la clarté et la simplicité familière d’une méthode d’enseignement fondée sur des expériences nettes, décisives et susceptibles des plus importantes applications. À peu près vers cette époque, M. Chaptal hérita d’une fortune considérable, qui profita tout entière à la science, et dont il se servit pour fonder des établissemens consacrés aux grandes applications qu’il avait prévues. C’est ainsi qu’eurent lieu les premiers essais de fabrication de l’acide sulfurique, de l’alun artificiel et de la soude factice, qui ont opéré une véritable révolution dans les arts industriels.

C’est encore à Chaptal que nous devons la naturalisation en France du fameux rouge d’Andrinople, et la substitution des terres ocreuses aux pouzzolanes d’Italie. Lorsqu’en 1793, cernée de toutes parts par les armées du despotisme, la France entière courut aux armes, et qu’il lui fallut suffire à une immense consommation de poudre, Chaptal fut chargé par le Comité de salut public d’aviser aux moyens d’y pourvoir, et il parvint à faire fabriquer dans une seule usine jusqu’à trente-cinq milliers de poudre par jour : la France, à cette époque, en produisit plus de quinze millions de livres en un an. Chaptal contribua ensuite à l’organisation de l’École polytechnique ; à celle de l’École de