Page:Notions de Logique.djvu/33

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moyen de syllogismes réguliers, où la fausseté évidente de la conséquence fera paraître celle des prémisses.

Nous proposerons aux amateurs de la bonne chère le syllogisme suivant :

Ceux qui trouvent toujours une saine et abondante nourriture, sont heureux ;

Or, les oies, les poulets et les porcs que l’on engraisse, trouvent toujours une saine et abondante nourriture,

Donc les oies, les poulets et les porcs que l’on engraisse, sont heureux.

Qui oserait soutenir cette conséquence, et proposer un tel bonheur au cœur de l’homme ?

Le syllogisme étant formellement en règle, il faut qu’une des prémisses soit fausse ; ce n’est pas la mineure puisqu’elle énonce un fait, c’est donc la majeure.

Ajoutez que si le bonheur consistait dans le plaisir des sens, plusieurs bêtes seraient plus heureuses que l’homme, parce qu’elles ont des organes mieux disposés que les nôtres, la vue plus perçante, l’odorat plus fin, etc.

À ceux qui mettent leur bonheur dans la parure du corps, opposons encore un syllogisme :

Les créatures les mieux parées sont les plus heureuses ;

Or, les fleurs sont les créatures les mieux parées ;