Page:Notions de Logique.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est une imperfection très ordinaire à l’homme, lorsqu’il veut penser à Dieu ou aux anges, etc., de consulter son imagination et de se les dépeindre sous une forme corporelle : ainsi, se représenter Dieu comme une vaste mer, comme une étendue sans limite, comme une lumière éblouissante, etc. Il est vrai que ces figures, et autres semblables, quand on a soin de les corriger par la raison et surtout par la foi, loin d’avoir quelque chose de répréhensible, nous servent au contraire utilement pour nous élever jusqu’à la nature de la Divinité, comme nous employons les images et les statues pour nous représenter Dieu le Père, les anges, etc. Mais tout cela est fort imparfait ; car les choses spirituelles ne peuvent jamais entrer dans le domaine de l’imagination.

Les idées ne nous représentent pas les objets eux-mêmes, mais les notes, caractères, propriétés ou qualités qui les distinguent. Si toutes ces qualités conviennent effectivement à l’objet qu’on veut représenter, l’idée est juste ; mais cela arrive rarement : l’expérience nous apprend à nous méfier de nos connaissances, et principalement de ce qui nous vient par l’imagination.

Il y a plusieurs sortes d’idées : les idées sont générales, particulières ou singulières. Une idée singulière, ou indivi-