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bonaparte, premier consul

des étonnements de l’histoire et, le 14 juin 1800, il remportait, grâce à Desaix, la victoire de Marengo ; les Autrichiens, évacuant l’Italie, acceptaient une suspension d’armes de cinq mois. Au cours de la campagne d’hiver qui suivit, Moreau, par la décisive victoire de Hohenlinden (8 décembre) obligea François ii à signer la paix.

Le traité de Lunéville (9 février 1801) qui consacrait la domination française sur la rive gauche du Rhin et l’émancipation de l’Italie du joug autrichien, amena un peu plus tard la signature de la paix d’Amiens (25 mars 1802). L’Angleterre, non directement vaincue, puisqu’elle était parvenue à s’emparer de Malte et à libérer l’Égypte, mais voyant rompue la coalition dont elle avait été l’âme, se résignait à son tour à reconnaître le nouveau régime français ; elle le faisait à contre-cœur, sans doute, et non sans arrière-pensée.

Il eût été possible, néanmoins, d’en rester là. Bonaparte ne le souhaitait pas. L’Italie, la Suisse, la Hollande semblaient devenir à ses yeux des annexes de son futur empire et déjà intervenait dans les affaires de l’Espagne. En même temps, il brisait au dedans les dernières oppositions dressées contre son génie tyrannique. La religion dont il avait restauré les autels (le Concordat négocié dès 1801 fut promulgué le 8 avril 1802), augmentait utilement l’illustration de ses victoires.

Si impuissantes que fussent les assemblées sous un pareil régime, elles continuaient de manifester en quelque manière leur désir d’indépendance. 25 voix contre 71 au Tribunat, 68 contre 217 au Corps législatif avaient protesté