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Page:Notre France - Coubertin.djvu/127

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napoléon, empereur

austro-russes. Le 26 décembre le traité de Presbourg est signé. La France garde le Piémont, Gênes, Parme et Plaisance ; l’Autriche cédera au royaume d’Italie la Vénétie, l’Istrie, la Dalmatie. À ce moment, Talleyrand fait entendre de sages conseils longtemps ignorés des contemporains ; il voudrait assurer à l’Autriche vaincue des compensations qui calmeraient sa blessure, la détourneraient de l’Allemagne et la pousseraient peu à peu vers l’Orient, la transformant par là en adversaire irréductible de la Russie et de l’Angleterre. La Valachie, la Moldavie, la Bessarabie pourraient lui être utilement attribuées dans ce double but. Mais Napoléon ne comprend pas ; sa diplomatie, comme celle de tous les grands hommes d’épée, reste toujours un peu fruste, un peu « barbare ». L’Autriche ne l’intéresse plus. Il va, sans davantage s’occuper d’elle, « organiser » l’Allemagne comme l’a fait son « prédécesseur » Charlemagne.

Et il l’organise, en effet, en constituant la Confédération du Rhin dont l’acte de naissance est signé à Paris ; seize princes allemands y entrent. En outre, les ducs de Bavière et de Wurtemberg deviennent rois et se partagent le Tyrol et la Souabe enlevés à l’Autriche ; le duc de Bade devient grand-duc. Ainsi se trouvent récompensées les alliances ou les neutralités qu’imposa la crainte. Napoléon alors s’empare de Naples ; son frère Joseph y régnera tandis que son frère Louis régnera sur la Hollande.

C’est là, semble-t-il, le maximum auquel puisse atteindre l’audace d’un conquérant (1806). S’il veut en rester là de ses entreprises et vouer désormais son effort à la prospérité de ses peuples, le monde dompté par une si haute fortune