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napoléon, empereur

en se déclarant satisfait apporte à la fois une consolidation à la partie essentielle de son œuvre et un instant de détente à une humanité anxieuse d’en jouir. L’empereur qui, par un prodige d’activité multiforme, n’a cessé, même en guerre, de travailler à refaire à la société française une base étroite mais solide, continue d’édifier des monuments législatifs. Après le Code civil (1804) et le Code de procédure (1806), voici le Code de commerce (1807) et en 1808 c’est tout le système de l’instruction publique qui se trouve fixé par la création de l’Université impériale. Mais parce que l’Angleterre n’a point désarmé, comme vient de le prouver le bombardement de Copenhague (perpétré par elle pour soustraire par anticipation le Danemark à l’influence française), la guerre générale est de nouveau en préparation. Napoléon a divisé le Portugal en trois tronçons ; il veut prendre la Silésie à la Prusse ; il livre la Finlande à la Russie et excite ses convoitises orientales ; il annexe les États pontificaux ; son regard imprudent se porte à nouveau vers l’Égypte et au-delà, jusqu’aux Indes. Et surtout il commet la faute capitale de son règne, il entame la conquête de l’Espagne. C’est là que, pour la première fois, ses troupes éprouvent un échec dont tout l’univers retentira ; la capitulation de Baylen, commencera d’ébranler le crédit magique de celui qui semblait invincible.

Le 27 septembre 1808 a lieu l’entrevue d’Erfurth. Napoléon y semble au faîte de la gloire[1],

  1. Autour des deux empereurs se trouvaient les rois de Bavière, de Saxe, de Wurtemberg, la reine de Westphalie, un grand nombre de princes allemands, et aussi beaucoup d’écrivains et d’hommes de lettres.