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les professeurs ; beaucoup de préfets lui étaient également hostiles. « Pendant le mois d’avril, dit un rapport officiel, un millier de drapeaux tricolores furent abattus dans le nord, l’ouest et le midi. » Napoléon, réduit au rôle de souverain constitutionnel, dut accepter 1’« Acte additionnel », simple contrefaçon de la Charte. Cet acte ayant été soumis au plébiscite, les abstentions furent innombrables. Des électeurs convoqués pour élire la nouvelle Chambre, à peine 7.000 votèrent ; dans quelques départements il n’y eut que 15 à 20 votants. La Chambre ainsi formée n’en comprenait pas moins 500 constitutionnels de nuances diverses contre 80 bonapartistes au plus et 30 ou 40 jacobins. L’élection des maires ayant été concédée pour les communes inférieures à 5.000 habitants, les deux tiers des élus se trouvèrent appartenir à l’opposition. La politique extérieure était inexistante. Louis xviii s’était retiré à Gand ; les ambassadeurs, les ministres, le Conseil, la maison militaire l’avaient suivi ; à Vienne, Talleyrand continuait à siéger en son nom. Paris était coupé de relations avec l’étranger.

Pour consolider un semblable état de choses, il eût fallu une victoire décisive ; ce fut Waterloo qui vint, puis une seconde invasion. Cette fois, l’attitude des vainqueurs fut bien différente de ce qu’elle avait été l’année précédente. Une gallophobie générale se donnait carrière ; les journaux allemands excitaient au pillage et réclamaient le démembrement ; la haine y débordait. Les réquisitions étaient accablantes. Le coût total de l’occupation fut de 2 milliards 416 millions. Malgré les efforts de Wellington qui cherchait à les adoucir, les conditions faites à