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la république

taires de 1814, de 1830 et de 1875 représentent sur l’ensemble du siècle une durée totale de plus de soixante années, alors qu’aucun des autres régimes du type qu’on pourrait appeler consulaire, n’a vécu plus d’une dizaine d’années sans subir de changements.

Le second point qui attire l’attention, c’est le développement de l’empire colonial français accru à partir de 1880 dans des proportions inattendues ; la Tunisie, l’Annam et le Tonkin avec leurs dépendances, les vastes territoires de l’Afrique Occidentale, le Dahomey, le Congo, Madagascar y entrent successivement et la force du mouvement colonial ne cesse de croître malgré les obstacles et les oppositions.

Au point de vue militaire cette période accuse un effort ininterrompu de réfection de l’armée nationale dont les effectifs augmentent et dont le matériel se perfectionne. Toutefois, vers la fin du siècle, sous l’action des idées pacifistes et en raison du fardeau budgétaire devenu de plus en plus pesant, il y a tendance à renoncer à la « course aux armements » à laquelle les puissances européennes se sont trouvées entraînées. Cette tendance est encore plus sensible dans le domaine maritime : la France s’y laisse distancer de façon sérieuse.

Le fait principal en matière économique est le retour au protectionnisme. Les travaux publics ont reçu à plusieurs reprises une vive impulsion. Les progrès agricoles, industriels et commerciaux auraient pu s’accuser, semble-t-il, de façon plus complète, eu égard aux ressources dont disposait le pays. Avant 1900, deux Expositions universelles avaient en lieu à Paris, en 1878 et en 1889.